La Presse nous apprend le matin du 18 juillet que la Caisse de dépôt et placement du Québec, communément appelée la CDPQ, a fait une grande opération de branding récemment. Trois firmes de marketing ont participé à ce processus où rien n’a été laissé au hasard. Des heures de travail et 368 000 $ ont été investis pour déboucher au nouveau brand.
Dorénavant, ce sera La Caisse.
368 000 $ pour se rendre à simplement raccourcir le nom, c’est quand même pas mal de bidous. Je ne veux pas tomber dans le populisme crasse et facile, mais ça ouvre quand même la porte à certaines questions.
Faut se comprendre qu’en marketing, bien faire les choses, ce n’est pas gratuit. Ça prend une bonne connaissance de qui on est, à qui on parle et qu’est-ce qu’on veut livrer comme message. Même si on a l’impression que tout le monde peut faire du marketing, bien le faire prend du temps et une bonne méthode avec des professionnels formés dans le domaine.
Cela dit, la CDPQ — scusez, la Caisse — emploie des centaines de personnes, dont des spécialistes en marketing et en communications. Du comité de direction aux humbles coordonnateurs, il y a des dizaines de personnes engagées pour leur talent dans le domaine. On croit normalement qu’ils ont les aptitudes pour faire le travail normal d’une division de communications et marketing dans une grande organisation.
Le danger quand on est dans une grande organisation, c’est de tellement douter de soi considérant les enjeux qu’on veuille constamment se valider avec des externes. La tentation de « l’expert » est forte pour se valider et calmer son anxiété décisionnelle.
Parfois ça prend ça pour d’immenses campagnes ciblées et qui se déploient partout au pays par exemple, mais la connaissance de la marque et le brand, ça devrait être une expertise interne qui ne nécessite pas 28 ateliers de travail et des centaines de milliers de dollars en honoraires.
Comprenons-nous bien, avec 473 milliards de dollars d’actifs sous gestion et un rendement de 9,4 % en 2024, la Caisse n’aura pas trop de difficulté à payer la facture pour son rebranding. C’est une somme dérisoire en comparaison du reste.
C’est juste que c’est le genre de nouvelle qui laisse perplexe. Pourquoi embaucher à l’interne des experts à gros salaire quand une opération de gestion de la marque se termine avec une facture au prix d’un bungalow en banlieue?