JOEY AUBÉ | Éric Duhaime dénonce le projet de loi de Christian Dubé : « Une attaque contre ce qui fonctionne »
Le chef du Parti conservateur du Québec, Éric Duhaime, a réagi fermement au projet de loi annoncé par le ministre de la Santé, Christian Dubé, lors d’une conférence de presse le 4 décembre 2024. Ce projet de loi, qui vise à obliger les nouveaux médecins à travailler exclusivement dans le secteur public pendant les cinq premières années de leur pratique, a été qualifié par M. Duhaime de « mesure idéologique » et « contre-productive ».
« On attaque ce qui fonctionne bien »
Éric Duhaime n’a pas caché son opposition frontale à cette initiative. Selon lui, cette proposition législative cible injustement une minorité de professionnels de la santé et ignore les véritables lacunes du système public. « On est encore en train de nuire au système privé juste pour vous donner des chiffres : il y a 22 000 médecins, un peu plus de 22 000 médecins au Québec, il y en a 700 quelques qui œuvrent dans le secteur privé, OK? On parle de 3 %, 3 % quelques des médecins. Si c’était eux le problème, je pense pas. Si on a des problèmes dans le système de santé aujourd’hui, c’est à cause du monopole public. »
Duhaime a critiqué ce qu’il considère être une fixation idéologique du gouvernement Legault contre le secteur privé en santé. « On s’attaque à ce qui est tout petit et ce qui fonctionne bien. »
Un modèle à repenser selon Éric Duhaime
Pour le chef conservateur, cette décision reflète une mauvaise compréhension des modèles internationaux qui fonctionnent. « Les régimes les plus performants au monde, c’est des régimes où il y a de la concurrence. C’est des régimes scandinaves, c’est des modèles scandinaves, les modèles suédois, le modèle allemand, même le modèle français. À ces endroits-là, il y a de la présence du privé en santé, où on favorise cette concurrence-là. »
Il a comparé cette situation au Québec, qui, selon lui, persiste à suivre des exemples inefficaces. « Au Québec, on s’inspire des modèles les plus monopolistiques et les moins efficaces au monde. »
Un recul des libertés individuelles
Duhaime a également dénoncé cette mesure comme une atteinte aux libertés individuelles des nouveaux médecins. « On veut forcer des jeunes médecins à travailler dans un système qu’ils trouvent souvent inefficace et décourageant. » Il s’inquiète que cette obligation décourage les jeunes talents de rester au Québec, où les conditions d’exercice ne cessent de se détériorer.
Une solution pragmatique et inspirée de l’international
Le chef conservateur a plaidé pour une approche plus pragmatique et tournée vers les modèles scandinaves. « On favorise la concurrence là-bas, et ça donne des résultats. Pourquoi ne pas s’en inspirer? »
Il a ajouté que cette concurrence entre le public et le privé devrait être vue comme une force. « On est en train de faire l’inverse. Au lieu d’encourager ce qui marche bien, on cible le secteur privé et on force tout le monde dans un modèle unique qui ne fonctionne pas. »
Un appel à la réflexion
En conclusion, Éric Duhaime a lancé un appel au ministre Christian Dubé pour reconsidérer cette approche et repenser l’avenir du réseau de santé québécois. « Si on veut vraiment améliorer notre système, il faut laisser de l’espace à l’innovation, à la diversité et, surtout, à la concurrence. »
Ce projet de loi, qui sera bientôt débattu à l’Assemblée nationale, continue de polariser les opinions. Éric Duhaime, fidèle à sa vision axée sur la concurrence et les libertés individuelles, a jeté les bases d’un débat qui promet d’être passionné.