Imaginez la scène : Poilièvre et Carney, ces rebelles sans cause, proposent de laisser aux Canadiens un peu plus de leur propre argent — quel scandale! Aussitôt, les « experts » sortent de leurs bureaux climatisés, la calculette à la main et les lunettes embuées de panique. « Les baisses d’impôts? Une catastrophe! Le gouvernement va “perdre” des milliards! » Oui, vous avez bien entendu, « perdre ». Comme si cet argent était déjà bien au chaud dans les coffres de l’État, avec une étiquette « propriété du gouvernement » collée dessus. Pauvre gouvernement, privé de ses précieux billets qu’il n’a jamais eus! Vite, organisons une collecte pour lui acheter un mouchoir.
Mais sérieusement, depuis quand ne pas racketter les contribuables est un « coût »? Si je décide de ne pas vous piquer votre portefeuille aujourd’hui, est-ce que je dois me plaindre d’avoir « perdu » 50 balles? Non, parce que cet argent n’était pas à moi au départ. Eh bien, surprise : l’argent que vous gagnez à la sueur de votre front n’appartient pas à l’État non plus. Dire qu’une baisse d’impôts « coûte » quelque chose, c’est comme dire que ne pas braquer une banque me ruine. Bravo, les experts, vous venez de redéfinir le mot « logique ».
Ce que l’on voit, ce que l’on ne voit pas
Heureusement, on n’a pas besoin d’inventer la roue pour démonter cette farce. Frédéric Bastiat, un véritable « renaissance man » qui était à la fois avocat, député, économiste, pamphlétaire et agriculteur, nous a gentiment laissé un mode d’emploi dans sa série de pamphlets « Ce qu’on voit et ce qu’on ne voit pas ». Son exemple préféré? La vitre cassée. Un gamin brise une fenêtre, le commerçant paie un vitrier, et les « experts » d’alors s’extasient : « Génial, ça crée du boulot! » Sauf que Bastiat, avec un sourire en coin, leur fait remarquer : « Euh, si la vitre n’avait pas été cassée, le commerçant aurait pu acheter un costume ou un bon repas. Là, il a juste réparé un dégât. On n’a rien gagné, bande de génies. »
Et devinez quoi? Les impôts, c’est pareil. Quand l’État vous taxe, « ce qu’on voit », ce sont les jolies subventions à Northvolt et des tramways flambant neufs (enfin, quand l’argent n’est pas gaspillé en études inutiles, okay, mauvais exemple, cet argent est bel et bien perdu). Mais « ce qu’on ne voit pas », c’est tout ce que vous auriez pu faire avec vos sous : un voyage, une nouvelle télé, ou même — soyons fous — mettre de l’argent de côté pour vous acheter une maison ou démarrer une start-up. Avec une baisse d’impôts, l’État pleurniche sur son budget immédiat, mais les experts oublient de regarder le jardin qui pousse quand les gens gardent leurs graines. Dommage, ils étaient trop occupés à polir leurs lunettes.
L’économie, cette chose mystérieuse qui bouge (si, si !)
Parce que, soyons clairs, l’économie n’est pas un gâteau figé qu’on découpe en parts. Les experts adorent cette image : « Si l’État prend moins, sa part rétrécit, bouh! » Sauf que non, l’économie, c’est vivant, ça grandit, ça respire — du moins, quand on ne l’étouffe pas sous des taxes. Laissez les gens garder leur argent, et ils vont le dépenser, l’investir, le faire fructifier. Un Canadien qui garde 1000 dollars grâce à une baisse d’impôts ne va pas les brûler dans sa cheminée (quoique, avec l’inflation, ça pourrait chauffer la maison). Non, il va acheter un truc, payer un service, ou lancer un projet. Et ça, ça fait tourner la machine.
Mieux encore : ça peut même remplir les caisses de l’État plus tard. Oui, oui, l’effet Laffer, ce truc que les experts balayent d’un revers de main parce que ça demande de réfléchir à long terme. Baissez les impôts, relancez l’activité, et hop, les recettes fiscales remontent. Comme un resto qui baisse ses prix et finit par attirer tellement de clients qu’il gagne plus qu’avant. Mais non, pour nos brillants cerveaux, mieux vaut taxer à mort et regarder les clients fuir. Visionnaires, qu’on vous dit.
Conclusion : casser des vitres, leur plan génial
Alors voilà, les « experts » nous jouent leur tragédie préférée : les baisses d’impôts, c’est la fin du monde, le déficit va exploser, les riches vont s’acheter des yachts pendant que les pauvres pleurent. Sauf que non. On parle simplement de baisse du taux d’imposition du premier palier d’imposition. C’est juste leur vision étriquée et étatiste qui refuse de voir au-delà de leurs tableaux Excel. Bastiat l’avait prédit : ignorer « ce qu’on ne voit pas », c’est la recette pour des décisions stupides.
La prochaine fois qu’un expert vous dira que les baisses d’impôts sont une aberration, souriez et demandez-lui s’il a pensé à casser votre voiture pour relancer l’industrie automobile. Après tout, c’est leur logique : détruire pour créer. Ce n’est pas tout à fait ça le principe de la destruction créatrice… Pendant ce temps, certains veulent proposer un pari sur un truc révolutionnaire : faire confiance aux gens. Dingue, non? Espérons juste que les électeurs ne se laissent pas endormir par les pleurnicheries des « experts » et leurs rêves de vitres brisées. Parce que, franchement, on mérite mieux qu’un plan économique digne d’un mauvais cartoon.