Dans un contexte économique où les Canadiens se sentent de plus en plus étranglés financièrement, le chef conservateur Pierre Poilievre a lancé une offensive majeure en promettant une réduction d’impôt substantielle qui pourrait redonner jusqu’à 1 800 $ par année aux familles canadiennes à deux revenus.
Lors d’un arrêt de campagne à Brampton en Ontario le 24 mars 2025, Poilievre a dévoilé son plan pour réduire le taux d’imposition de la première tranche de revenu, le faisant passer de 15 % à 12,75 %. Cette baisse de 15 % permettrait à un travailleur moyen gagnant 57 000 $ d’économiser environ 900 $ annuellement.
« Partout où je vais, les Canadiens me disent la même chose — la vie n’a jamais été aussi chère. Vous travaillez plus fort, mais votre travail ne paie pas comme avant, et vous avez l’impression de prendre du retard », a déclaré Poilievre lors de son annonce.
Cette promesse conservatrice surpasse celle du chef libéral Mark Carney, qui avait proposé la veille une réduction plus modeste d’un point de pourcentage, faisant passer le même taux de 15 % à 14 %. La proposition de Carney ne permettrait d’économiser qu’environ 825 $ aux familles à deux revenus, soit près de 1 000 $ de moins que l’offre conservatrice.
Une stratégie fiscale ambitieuse
Le plan de Poilievre s’inscrit dans une vision plus large qu’il appelle « Bring it Home Tax Cut« , visant à réduire les impôts sur le travail, les investissements, l’énergie et la construction résidentielle. Selon les conservateurs, ces réductions fiscales créeront des emplois et aideront à bâtir une « forteresse économique » canadienne face aux menaces commerciales américaines.
Pour financer cette baisse d’impôt estimée à environ 12 milliards de dollars annuellement, Poilievre a promis de « réduire la bureaucratie, couper dans les consultants, mettre fin aux passe-droits pour les copains du régime et diminuer l’aide étrangère pour rapatrier notre argent au pays ».
Il a également proposé une « loi dollar pour dollar » qui obligerait les ministres à trouver 1 $ d’économies nouvelles pour chaque dollar de nouvelles dépenses. Cette approche vise à « réduire les coûts, améliorer l’efficacité et s’assurer que chaque sou dépensé en vaut la peine », selon le chef conservateur.
Un contraste marqué avec les libéraux
Poilievre n’a pas manqué de critiquer sévèrement le bilan économique des libéraux, rappelant que Mark Carney était le conseiller économique de Justin Trudeau lorsque ce dernier a augmenté les impôts et perdu le contrôle des dépenses gouvernementales.
« Sous les libéraux, les Canadiens dépensent plus pour le gouvernement que pour les vêtements de leurs enfants, la nourriture de leur famille et un endroit où habiter », a affirmé Poilievre. « Je vais mettre fin à cela, et cette réduction d’impôt de 15 % n’est que le début. »
Le chef conservateur a également souligné que les familles paient maintenant 10 000 $ de plus en impôts qu’avant l’arrivée au pouvoir des libéraux. Cette critique s’inscrit dans sa promesse de restaurer « la promesse canadienne, selon laquelle si vous travaillez dur, vous ramènerez à la maison un chèque de paie important qui vous permettra d’acheter une belle vie, dans une belle maison dans une rue sûre, protégée par de braves soldats sous un fier drapeau ».
Une bataille fiscale au cœur de la campagne
Cette annonce marque clairement le ton d’une campagne électorale qui sera centrée sur les questions d’abordabilité et de coût de la vie. Les deux principaux partis tentent de séduire les électeurs inquiets de leur situation financière, mais avec des approches différentes.
Carney a répliqué en affirmant que la politique fiscale de Poilievre nécessiterait des coupes profondes, mettant en péril des programmes libéraux comme les garderies subventionnées, les soins dentaires et la couverture des médicaments sur ordonnance. Cette réplique de Carney se trouve à défendre des points où le gouvernement fédéral déborde sur les compétences provinciales créant plutôt une lourdeur bureaucratique et administrative couteuse.
