IAN SÉNÉCHAL | Ce texte est un résumé de l’article suivant paru dans le National Post : Corporate welfare hurts the economy.
L’auteur de l’article est Jack M. Mintz, un économiste canadien bien connu. Il est président de la School of Public Policy de l’Université de Calgary et un contributeur régulier à des publications comme le National Post. Mintz est spécialisé dans les questions de de politique publique et d’économie. Ses analyses se concentrent souvent sur l’efficacité des dépenses publiques et leur impact sur la croissance économique.
L’article de Jack M. Mintz critique la dépendance du Canada à l’égard de l’aide gouvernementale aux entreprises, qualifiée de « corporate welfare », et ses effets négatifs sur la productivité économique.
Selon Mintz, les subventions aux entreprises nuisent à la croissance de deux manières. D’une part, elles dirigent des ressources limitées, comme le capital et le travail, vers des entreprises peu performantes, ce qui freine la croissance économique.
D’autre part, lorsqu’elles sont accordées à des entreprises déjà profitables, elles représentent un gaspillage de fonds publics qui auraient été mieux utilisés ailleurs, car ces investissements auraient probablement eu lieu sans ces aides.
Entre 2020 et 2022, les entreprises non financières au Canada ont reçu 56,4 milliards de dollars en subventions directes et 7 milliards en crédits d’impôt pour investissement, ce qui représente un taux de subvention moyen de 7,1 % des profits après impôt.
Cependant, Mintz souligne que cette aide n’a pas nécessairement amélioré la rentabilité des secteurs subventionnés, qui affichent souvent des rendements inférieurs à la moyenne.L’article illustre ces points avec plusieurs exemples. Les secteurs les plus subventionnés incluent le transport aérien et la fabrication d’équipements connexes, avec un taux de subvention de 53,9 %, et les arts, divertissements et hébergements, avec 53,2 %. Malgré ces aides massives, la rentabilité de ces secteurs reste médiocre, avec des retours sur capitaux propres aussi faibles que 3,4 % et 5,5 % respectivement. D’autres secteurs fortement subventionnés, comme l’agriculture et les services religieux ou culturels, affichent également des résultats modestes.
Mintz critique particulièrement l’investissement public dans des projets comme Northvolt, un fabricant de batteries en difficulté financière. Le gouvernement canadien, incluant le Québec, a engagé des milliards de dollars dans cette entreprise.
Enfin, l’article dénonce l’argument des multiplicateurs économiques souvent utilisé pour justifier ces subventions, affirmant que les gains promis sont largement exagérés. Au lieu de stimuler la productivité, les subventions favorisent les industries inefficaces et détournent les ressources des investissements plus productifs. Mintz conclut que ces pratiques affaiblissent l’économie canadienne, qui reste bien en deçà des performances américaines en termes de productivité.