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Tarifs, bon politiquement, mauvais économiquement

Par Germinal G. Van – 20 novembre 2024

Les tarifs douaniers ont été au cœur de la politique économique de Donald Trump pendant la campagne électorale. Avant de devenir le quarante-septième président des États-Unis, Donald Trump avait promis d’imposer des tarifs sur tous les biens importés comme mesure pour protéger les fabricants nationaux et bénéficier aux consommateurs domestiques. Bien que cette politique semble prometteuse sur le papier, j’ai de sérieux désaccords avec elle, car elle aura des conséquences néfastes sur les consommateurs domestiques et sur l’économie américaine en général.

Deuxième passage de Germinal G. Van dans le Trio Économique

La plupart des conservateurs approuvent cette politique. Leur approbation, cependant, n’est pas fondée sur un raisonnement économique solide, mais plutôt sur des considérations politiques. En effet, beaucoup m’ont critiqué pour avoir dénoncé cette politique, car ils croient fermement que les tarifs de Trump sont bénéfiques pour le pays. Leur principal argument repose sur le fait que cette mesure protégera les producteurs nationaux, une forme de patriotisme alignée avec la devise politique de Trump, « America First » — prioriser les besoins des Américains plutôt que ceux des alliés de l’Amérique et du reste du monde. Ainsi, les conservateurs considèrent les tarifs comme une protection de l’intérêt national américain face à la Chine, devenue le principal rival économique des États-Unis depuis la chute de l’Union soviétique. Un tel raisonnement est clairement politique, et non économique.


Le raisonnement économique rejette les tarifs

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Un raisonnement économique solide rejetterait toutefois les tarifs comme solution pour stimuler la croissance économique. Les tarifs sont en effet une taxe sur les biens importés qui rendent les biens et services moins abordables pour les consommateurs nationaux. Par exemple, en 2018, lorsque Donald Trump était président, il a imposé des tarifs sur les machines à laver et les sèche-linge importés. Huit mois après l’entrée en vigueur de cette politique fiscale, les prix ont augmenté de manière significative, en particulier pour les sèche-linge. Pendant le premier mandat de Trump, les tarifs ont provoqué une baisse de 0,2 % du PIB, une diminution de 0,1 % des investissements en capital et une perte de 142 000 emplois pour l’économie américaine, bien que celle-ci ait globalement bien performé sous sa présidence.

En réalité, il est important de préciser que le succès des politiques économiques de Trump avant la pandémie n’est pas attribuable aux tarifs. La majeure partie de ce succès reposait sur une série de dérégulations et de réductions d’impôts qu’il avait mises en œuvre.

Ceux qui soutiennent les tarifs ne comprennent pas qu’ils supposent à tort que les producteurs nationaux ne modifieront pas leurs prix. Mais ils le font. Les tarifs peuvent augmenter le coût des pièces et des matériaux, ce qui augmenterait le prix des biens fabriqués avec ces intrants et réduirait la production du secteur privé. Cela entraînerait des revenus plus faibles pour les propriétaires de capitaux et les travailleurs. Les producteurs augmentent leurs prix parce qu’il devient plus coûteux de produire ces biens à l’intérieur du pays. Ils répercutent donc cette hausse des coûts de production sur les prix de gros pour réaliser des bénéfices et récupérer leurs investissements, ce qui pousse les consommateurs à acheter ces biens à des prix de détail plus élevés.


Impact économique négatif attendu

De grandes enseignes comme Walmart ont déjà averti le public que les prix augmenteront en raison des nouveaux tarifs de Trump. En fait, la Tax Foundation a mené une étude montrant l’impact de ces nouveaux tarifs sur l’économie. Le PIB américain devrait diminuer de 0,8 %, les investissements en capital de 0,7 %, les salaires avant impôt resteront stables, tandis que la main-d’œuvre devrait subir une perte de 684 000 emplois.

Finalement, ces tarifs peuvent être politiquement judicieux, car ils renforcent l’adhésion conservatrice au nationalisme et au patriotisme, mais ils constituent une recette pour un déclin économique. Si l’objectif est de créer une croissance économique et de rendre la vie plus abordable pour les consommateurs, alors les tarifs ne sont certainement pas la voie à suivre. Le libre-échange a toujours été la clé pour renforcer la politique commerciale d’un pays.


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Germinal G. Van
Germinal G. Van
Germinal G. Van est entrepreneur, auteur primé, économiste et politologue. Vice-président du Parti libertarien de Chicago, il est membre de la National Association of Business Economics et de l’Economic History Association. Né en Côte d’Ivoire, il immigre aux États-Unis en 2010 et obtient des diplômes en sciences politiques, gestion politique et statistiques. Spécialiste de la théorie du choix public, de l’histoire économique et de l’économétrie, il défend l’économie néoclassique et le libéralisme classique. Il a publié plus d’une douzaine d’ouvrages en économie et histoire économique.

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