Mardi, juillet 22, 2025

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Trump poursuit le Wall Street Journal pour 10 milliards

Le président américain Donald Trump a déposé une poursuite de 10 milliards de dollars contre le Wall Street Journal et son propriétaire Rupert Murdoch, contestant un article qui l’associe à Jeffrey Epstein. Une bataille juridique qui pourrait se retourner contre lui.

Une poursuite monumentale déposée en Floride

Donald Trump ne fait pas dans la demi-mesure. Le vendredi 18 juillet 2025, le président américain a officiellement déposé une poursuite en diffamation de 10 milliards de dollars contre le Wall Street Journal, réclamant des dommages pour ce qu’il qualifie d’article « faux, malveillant et diffamatoire ».

La poursuite, déposée devant le tribunal fédéral du district sud de la Floride, vise plusieurs défendeurs de taille : Dow Jones & Co. (éditeur du journal), News Corp (société mère), le magnat des médias Rupert Murdoch, le PDG Robert Thomson, ainsi que les deux journalistes Joseph Palazzolo et Khadeeja Safdar qui ont signé l’article controversé.

L’article qui a mis le feu aux poudres

Tout a commencé avec un article publié par le Wall Street Journal le 17 juillet, révélant l’existence présumée d’une lettre d’anniversaire que Trump aurait envoyée à Jeffrey Epstein en 2003 pour ses 50 ans. Selon le journal, cette correspondance aurait été compilée par Ghislaine Maxwell dans un album-souvenir pour célébrer l’anniversaire du financier déchu.

Le contenu présumé de cette lettre est pour le moins troublant : elle comporterait un dessin d’une femme nue tracé au marqueur épais, accompagné d’un message se terminant par : « Happy Birthday — and may every day be another wonderful secret ». Le journal affirme que la lettre portait la signature de Trump et faisait référence à des « secrets » partagés entre les deux hommes.

La riposte cinglante de Trump

La réaction de Trump n’a pas tardé. Sur sa plateforme Truth Social, il a catégoriquement nié avoir écrit cette lettre, la qualifiant de « FAKE ». Dans ses déclarations, le président américain a été particulièrement véhément : « Le Wall Street Journal a publié une FAUSSE lettre, prétendument adressée à Epstein. », ajoutant que ce n’était « Ce ne sont pas mes mots, ce n’est pas ma façon de parler. Et puis, je ne fais pas de dessins non plus ».

Le président a également révélé avoir contacté directement Rupert Murdoch avant la publication de l’article. « J’ai hâte de faire témoigner Rupert Murdoch dans ma poursuite contre lui et son “tas d’ordures” de journal, le Wall Street Journal. Ce sera une expérience intéressante!!! », a-t-il écrit sur Truth Social, ne mâchant pas ses mots à l’endroit du propriétaire du journal.

Une stratégie juridique qui fait partie d’un plan plus large

Cette poursuite s’inscrit dans une offensive juridique plus vaste menée par Trump contre les médias. Dans son message sur Truth Social, le président a explicitement relié cette action à ses récentes victoires contre d’autres organes de presse : « Cette poursuite est intentée non seulement au nom de votre président préféré, MOI, mais aussi pour continuer à défendre TOUS les Américains qui ne toléreront plus les abus et les méfaits des médias de fausses nouvelles ».

Trump évoque les accords à l’amiable obtenus récemment dans ses poursuites contre ABC et CBS, qu’il présente comme des victoires.

Un juge qui connaît déjà Trump

L’affaire a été assignée au juge fédéral Darrin Gayles. Ce magistrat, nommé par Barack Obama en 2014, a déjà eu affaire à Trump dans le passé : il supervisait la poursuite de 500 millions de dollars que Trump avait intentée contre son ancien avocat Michael Cohen en 2023.

Particularité notable : Trump avait retiré sa poursuite contre Cohen juste après que le juge Gayles ait programmé une déposition qui aurait obligé Trump à répondre sous serment aux questions de l’avocat de Cohen. Un précédent qui pourrait préfigurer la suite du dossier.

La réponse ferme du Wall Street Journal

Du côté de Dow Jones, la réaction a été immédiate et sans équivoque. Un porte-parole de l’entreprise a déclaré : « Nous avons pleinement confiance dans la rigueur et l’exactitude de notre couverture, et nous comptons nous défendre vigoureusement contre toute poursuite ». Cette déclaration laisse entrevoir une bataille juridique qui promet d’être longue et acharnée.

Le journal n’a pas fourni d’images de la lettre présumée dans son article original, un détail que l’équipe juridique de Trump utilise pour contester la crédibilité du reportage.

Un montant qui défie l’entendement

Les 10 milliards de dollars réclamés par Trump représentent une somme astronomique dans l’univers des poursuites en diffamation. À titre de comparaison, les plus importantes condamnations récentes en matière de diffamation dépassent rarement le milliard de dollars. Ce montant semble davantage relever d’une stratégie d’intimidation que d’une évaluation réaliste des dommages subis.

Les risques de la découverte juridique

Paradoxalement, cette poursuite pourrait se transformer en boomerang pour Trump. Si le tribunal rejette la requête de rejet et permet à l’affaire de progresser vers la phase de découverte, le Wall Street Journal pourrait forcer Trump à divulguer des documents et communications sur sa relation avec Epstein.

Katie Fallow, directrice des litiges au Knight First Amendment Institute, souligne que « Il est “raisonnable” de supposer que le Journal chercherait à obtenir des informations de Trump concernant les détails de sa relation avec Epstein ». Cela pourrait inclure toute communication ou documentation détaillant leur amitié, ouvrant potentiellement une boîte de Pandore qu’il préférerait garder fermée.

L’ombre d’Epstein plane toujours

Cette affaire survient dans un contexte particulièrement sensible pour Trump. Le département de la Justice a récemment déposé une requête pour desseller les transcriptions du grand jury dans l’affaire Epstein, une décision qui intervient après que l’administration Trump ait annoncé qu’elle ne publierait pas de nouveaux documents sur l’affaire, malgré ses promesses électorales.

Cette controverse a suscité de vives tensions au sein même de sa base électorale. Certains de ses partisans les plus vocaux ont même critiqué la Maison Blanche pour sa gestion de l’affaire et s’interrogent sur les raisons pour lesquelles Trump ne souhaiterait pas que les documents soient rendus publics.

Une bataille qui ne fait que commencer

Alors que Trump a promis de faire témoigner Rupert Murdoch dans cette affaire, la bataille juridique qui s’annonce pourrait révéler bien plus que ce que les deux parties anticipent. Entre un président qui mise sur l’intimidation financière et un empire médiatique qui défend farouchement son intégrité journalistique, cette poursuite de 10  milliards pourrait bien devenir l’une des affaires de diffamation les plus surveillées de la décennie.

L’issue de cette confrontation pourrait établir des précédents importants sur plusieurs fronts cruciaux. D’une part, elle teste les limites de la liberté de presse et le droit des médias à publier des informations d’intérêt public basées sur des sources qu’ils jugent crédibles. D’autre part, elle soulève des questions fondamentales sur la protection contre la diffamation et les standards de preuve exigés avant publication.

Le Wall Street Journal n’a pas fourni d’images de la lettre présumée ni révélé publiquement ses sources, ce qui rend cette affaire juridiquement délicate. Si le journal ne peut démontrer l’authenticité de la lettre ou la fiabilité de ses sources, il pourrait effectivement être tenu responsable de diffamation. À l’inverse, si Trump ne parvient pas à prouver que le journal a publié en sachant que l’information était fausse ou avec un mépris téméraire pour la vérité, sa poursuite pourrait échouer.

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Maxym Perron-Tellier
Maxym Perron-Tellier
Maxym Perron-Tellier est journaliste pour PiluleRouge.ca. Passionné de politique depuis plus de dix ans, il s'est impliqué à plusieurs reprises sur la scène provinciale. Entrepreneur en informatique, il allie rigueur journalistique et regard critique sur l’actualité. Son approche analytique et son sens de l’humour apportent une perspective unique aux sujets qu’il couvre.

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