Mike Ward prend position pour la liberté d’expression et dénonce l’arrestation de Léo Lins
Mike Ward sait ce que c’est de se battre contre la censure. Pendant dix ans, il a affronté le système judiciaire pour une blague racontée sur scène. Aujourd’hui, il sort publiquement de son silence pour dénoncer la condamnation de l’humoriste brésilien Léo Lins, récemment envoyé en prison pour des propos tenus dans un spectacle d’humour.
Voici l’intégralité du message qu’il a publié sur Facebook, le 6 juin 2025
(Cliquez-ici pour afficher/cacher la publication complète) :
Je m’appelle Mike Ward. Je suis humoriste.
J’ai passé dix ans à me battre contre le système judiciaire à cause d’une blague que j’ai racontée sur scène.
J’ai été condamné par la Commission des droits de la personne du Québec, j’ai perdu en cour, j’ai fait appel, j’ai perdu encore, et j’ai dû aller jusqu’à la Cour suprême du Canada.
J’ai fini par gagner.
Mais ça m’a pris une décennie de combat.
Tout ça pour une joke.
Aujourd’hui, au Brésil, un autre humoriste, Léo Lins, vient d’être condamné à plus de huit ans de prison pour des choses qu’il a dit dans un show d’humour.
Pas pour un crime.
Pas pour un geste.
Pour des mots.
Des mots qu’il a dits dans une salle de spectacle, devant un public qui était là volontairement, pour rire.
On peut ne pas aimer ce qu’il a dit.
On peut trouver ça mauvais, déplacé, de mauvais goût.
On peut choisir de ne pas rire.
Mais personne ne devrait aller en prison pour avoir offensé quelqu’un.
L’humour c’est bordélique. C’est chaotique.
C’est censé provoquer. C’est censé déranger.
Et parfois, oui, ça dépasse les bornes.
Mais si l’humour est obligé d’être propre, sage, formaté et approuvé par le gouvernement ou les tribunaux… alors ce n’est plus de l’humour.
Et si un État peut emprisonner un humoriste pour ce qu’il dit sur scène, qu’est-ce qui l’empêche de faire la même chose avec un autre artiste, un auteur, un chroniqueur, un journaliste, un citoyen ordinaire?
Ce qui se passe en ce moment au Brésil, ce n’est pas juste l’affaire d’un humoriste.
C’est l’affaire de toute personne qui croit à la liberté d’expression.
Je suis avec Léo Lins.
#FreeLeoLins

Mike Ward rappelle ici avec force que la liberté d’expression, en particulier en humour, est un droit fondamental — et que toute société qui commence à emprisonner ses comédiens pour des mots est sur une pente glissante. Son message dépasse le cas de Léo Lins. Il s’adresse à quiconque tient à la liberté, même quand elle dérange : la liberté d’expression ne peut pas être conditionnelle — ni au Québec, ni au Brésil, ni ailleurs.