Mercredi, mars 12, 2025

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Tarifs douaniers: Une guerre commerciale menace les économies des deux pays

Les tarifs douaniers de 25% promis par Donald Trump sur les importations canadiennes devraient entrer finalement en vigueur ce mardi 4 mars 2025, malgré un mois de sursis accordé début février. Cette décision, justifiée par le président américain comme une mesure pour contrer « l’afflux inacceptable » de drogues, notamment le fentanyl, traversant la frontière canado-américaine, pourrait avoir des conséquences économiques majeures pour les deux pays.

Un bras de fer commercial aux multiples rebondissements

Après avoir menacé d’imposer ces tarifs début février, Trump avait fait volte-face quelques heures avant leur entrée en vigueur, accordant un sursis de 30 jours au Canada et au Mexique. Ce délai prend fin mardi, et le président américain a confirmé sur son réseau Truth Social que les tarifs seraient bel et bien appliqués comme prévu.

Cependant, une lueur d’espoir est apparue dimanche lorsque Howard Lutnick, secrétaire au Commerce de Trump, a laissé entendre que les tarifs pourraient finalement être inférieurs aux 25% initialement annoncés. En entrevue à Fox News, Lutnick a qualifié la situation de « fluide » et a salué les efforts du Canada et du Mexique en matière de protection frontalière.

« Le Mexique et le Canada ont fait un travail raisonnable concernant la frontière. Ils travaillent fort tous les deux, » a-t-il déclaré, tout en soulignant que « le fentanyl continue d’arriver dans notre pays ».

Des impacts économiques potentiellement dévastateurs

Si les tarifs de 25% sont appliqués intégralement, les conséquences pourraient être catastrophiques pour l’économie canadienne. Selon une étude de la Chambre de commerce du Canada, l’impact pourrait faire reculer le PIB canadien de 2,6%. Plus alarmiste encore, un rapport de la Banque Nationale du Canada évoque un recul de la croissance nationale de 6% en cas de guerre commerciale entre les deux pays.

Au Québec, le ministre des Finances Eric Girard prévoit un choc de 2,5 à 3 points de pourcentage sur la croissance du PIB provincial. François Legault, premier ministre québécois, a même averti que jusqu’à 100 000 des 500 000 emplois dépendant des exportations vers les États-Unis pourraient être en péril.

« Pour certaines entreprises, si l’imposition des tarifs devait durer plusieurs semaines, ça pourrait vouloir dire des pertes de contrats, une réduction de la production et possiblement des mises à pied, » explique Véronique Proulx, p.-d.g. de la Fédération des chambres de commerce du Québec.

La riposte canadienne : un remède pire que le mal?

Face à cette menace, le Canada a déjà préparé sa riposte. Justin Trudeau a confirmé que si les Américains vont de l’avant avec leurs tarifs, le Canada imposera immédiatement des droits de douane sur 30 milliards de dollars de biens américains, suivis de tarifs sur 125 milliards d’autres biens 21 jours plus tard.

Cette escalade pourrait cependant aggraver la situation économique des deux côtés de la frontière. Tiff Macklem, gouverneur de la Banque du Canada, a d’ailleurs mis en garde contre les risques d’un conflit commercial prolongé : « Un conflit commercial prolongé entraînerait de graves répercussions économiques. Des tarifs douaniers durables et généralisés empêcheraient tout rebond ».

Les économistes soulignent également que cette guerre commerciale pourrait raviver les pressions inflationnistes, compliquant davantage la situation économique déjà fragile.

Un jeu perdant-perdant

L’ironie de cette situation est que les tarifs nuiront également à l’économie américaine. En raison de l’interdépendance profonde des industries canadiennes et américaines, l’ajustement des chaînes d’approvisionnement représentera un défi majeur pour les États-Unis.

Par exemple, pour remplacer l’assemblage automobile canadien, les États-Unis auraient besoin de six nouvelles usines, une augmentation de 75% de leur production et un investissement de plus de 50 milliards de dollars. De même, les raffineries américaines, conçues pour traiter le pétrole brut lourd canadien, auraient du mal à s’adapter à d’autres sources ou devrons payer le pétrole canadien plus cher, augmentant ainsi leur inflation.

Alors que l’échéance du 4 mars approche, les entreprises et les consommateurs des deux côtés de la frontière retiennent leur souffle, espérant encore un compromis de dernière minute qui éviterait cette guerre commerciale dont personne ne sortira gagnant. Nous verrons aujourd’hui si les policiens canadiens et Trump arriveront à s’entendre concernant les problèmes à la frontière…

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Maxym Perron-Tellier
Maxym Perron-Tellier
Maxym Perron-Tellier est journaliste pour PiluleRouge.ca. Passionné de politique depuis plus de dix ans, il s'est impliqué à plusieurs reprises sur la scène provinciale. Entrepreneur en informatique, il allie rigueur journalistique et regard critique sur l’actualité. Son approche analytique et son sens de l’humour apportent une perspective unique aux sujets qu’il couvre.

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