Le Parti libéral du Canada (PLC) a récemment élu Mark Carney comme son nouveau chef, avec un score impressionnant de 85,9 % des voix, laissant loin derrière lui Chrystia Freeland (8 %), Karina Gould (3,2 %), et Frank Baylis (3 %). Mais derrière cette victoire, se cachent des questions sur la pertinence de ce choix pour l’avenir du parti et du pays.
Ce scrutin interne a rassemblé environ 151 899 votants sur les 400 000 membres inscrits, soit un taux de participation de 38 %. Le processus a été mené selon les règles du parti, avec un vote préférentiel. Mark Carney a dominé la course dès le début. Ce qui ressemble plus à un couronnement qu’à une course.
Qui est Mark Carney ?
Né le 16 mars 1965 à Fort Smith, dans les Territoires du Nord-Ouest, Mark Carney est un économiste. Il a étudié à Harvard avant d’obtenir une maîtrise et un doctorat en économie à l’Université d’Oxford. Ancien gouverneur de la Banque du Canada et de la Banque d’Angleterre, il est un personnage complexe dont la carrière est marquée par des controverses. Son parcours inclut également des postes chez Goldman Sachs et Brookfield Asset Management, où il a supervisé des stratégies d’investissement axées sur les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG).
Il a ensuite servi comme gouverneur de la Banque du Canada de 2008 à 2013, puis de la Banque d’Angleterre de 2013 à 2020, devenant le premier non-Britannique à occuper ce poste. Il est décrit comme un acteur ayant participé à la structuration du système économique en lien avec les Nations Unies et les grandes banques, notamment en tant que membre du Forum économique mondial et conseiller spécial de Justin Trudeau.
Controverses entourant Mark Carney
L’une des principales préoccupations concernant Mark Carney est son manque de transparence financière. En tant que chef de Brookfield Asset Management, il a été impliqué dans des décisions qui pourraient créer des conflits d’intérêts. Par exemple, il a été question de son rôle dans le déménagement du siège social de Brookfield, ce qui a suscité des interrogations sur son implication dans cette décision. De plus, son passé chez Goldman Sachs et ses liens avec des fonds d’investissement soulèvent des inquiétudes quant à ses priorités en matière de politique économique.
Carney est aussi reconnu pour son engagement envers les politiques environnementales et les critères ESG (environnementaux, sociaux et de gouvernance). Il s’est présenté comme un fervent défenseur d’une transition vers une économie verte, notamment lors de son rôle d’envoyé spécial des Nations Unies sur le climat et la finance. Cependant, ces positions ont été critiquées par certains qui estiment que les politiques ESG peuvent entraîner des décisions financières basées davantage sur des considérations idéologiques que sur la rentabilité.
Lors de son mandat à la Banque d’Angleterre, Carney a été critiqué pour sa gestion de la politique monétaire. Certains observateurs ont estimé que ses prévisions économiques étaient trop optimistes et que ses politiques n’ont pas réussi à stimuler suffisamment la croissance économique. Par ailleurs, son rôle chez Goldman Sachs pendant la crise financière russe de 1998 a été pointé du doigt, la banque ayant été accusée de parier contre la capacité de la Russie à rembourser sa dette tout en la conseillant.
Son influence sur la politique canadienne
Carney est perçu comme un idéologue cherchant à imposer des politiques financières et environnementales basées sur le Net Zéro et l’ESG (investissements responsables). Il aurait joué un rôle dans les décisions économiques du gouvernement Trudeau, notamment sur la gestion de la pandémie et les plans de relance. Cependant, ses politiques sont souvent critiquées pour leur inefficacité et leur impact négatif sur l’économie canadienne.
Conclusion
L’élection de Carney à la tête du PLC intervient dans un contexte de tensions commerciales avec les États-Unis où le président Donald Trump joue du coude avec des tarifs. Le manque d’expérience politique de Mark Carney et ses positions controversées pourraient s’avérer problématiques face à Trump et pour la gestion du pays. Pour l’instant, Carney est seulement le chef du PLC et il n’est pas premier ministre… Trudeau lui laissera-t-il sa place?