Washington, D.C. – Le 18 février 2025, le président Donald Trump et l’entrepreneur milliardaire Elon Musk ont affiché une unité remarquable et une profonde admiration réciproque lors de leur toute première interview télévisée commune, animée par Sean Hannity sur Fox News. Depuis la salle Roosevelt de la Maison Blanche, ils ont abordé plusieurs sujets d’actualité, notamment la création du Département de l’efficacité gouvernementaleDepartment of Government Efficiency (DOGE), les critiques des médias, et leurs projets pour l’avenir économique et technologique des États-Unis. À travers cette entrevue, leur détermination à réformer la bureaucratie fédérale est apparue clairement, malgré les controverses qui entourent leurs méthodes.
Une amitié à toute épreuve face aux critiques
Dès les premières minutes, Elon Musk a tenu à dissiper toute rumeur de tension avec Trump en déclarant : « J’aime le président, je veux juste être clair là-dessus.I love the President, I just want to be clear about that. » Trump a répliqué en qualifiant Musk de « personne incroyablean unbelievable person » et d’esprit « brillanta brilliant mind », vantant ses réalisations chez Tesla et SpaceX. Cette complicité a été soulignée par Hannity, qui a plaisanté : « On dirait que j’interviewe deux frères.It’s like I’m interviewing two brothers. » Selon Trump, leur relation s’est renforcée face à ce qu’ils perçoivent comme des tentatives médiatiques de les opposer.
Elon m’a appelé et m’a dit : ‘Tu sais, ils essaient de nous séparer.’ J’ai dit : ‘Absolument’Elon called me up and said, ‘You know, they’re trying to pit us against each other.’ I said, ‘Absolutely,’ – Donald Trump
Les deux hommes ont ensuite dénoncé les médias et les démocrates, qu’ils accusent de diffuser des récits exagérés, comme la possibilité d’un « président Musk » ou d’une crise constitutionnelle liée à DOGE. Musk a même évoqué ce qu’il appelle le « Trump Derangement Syndrome », en racontant une anecdote sur des convives devenant « irrationnelsirrational » à la simple mention du nom de Trump lors d’un dîner.
DOGE : Une mission de réduction des dépenses sous surveillance
Le rôle de Musk à la tête de DOGE, une entité non officielle chargée de réduire les dépenses fédérales, était au cœur de l’interview. Trump a prédit que Musk pourrait identifier « des centaines de milliardshundreds of billions » de dollars en gaspillages et fraudes. Musk, qui exerce cette fonction bénévolement, a expliqué qu’il souhaitait « restaurer la volonté du peuplebring back the will of the people » en soutenant les décrets de Trump contre une « bureaucratie non élueunelected bureaucracy » récalcitrante. Il a aussi soutenu que réduire le déficit fédéral permettrait de faire baisser les taux d’intérêt, rendant la vie plus abordable pour les Américains.
Cependant, la question des conflits d’intérêts n’a pas tardé à surgir. Musk, PDG de Tesla et SpaceX – deux entreprises bénéficiant de contrats gouvernementaux –, a assuré qu’il se récuserait en cas de conflit : « Je n’ai jamais rien demandé au président.I’ve never asked the President for anything. » Et Trump a confirmé : « S’il y a un conflit, il ne sera pas impliqué.If there’s any conflict, he won’t be involved. » Musk a même comparé son rôle à un « vérification financière quotidiennedaily audit » en soulignant que l’attention constante du public imposait déjà un certain niveau de transparence.
Révélations et anecdotes personnelles
L’entrevue a également révélé des détails inattendus. Trump a notamment mentionné avoir obtenu 10 millions de dollars de X, la plateforme de Musk, dans un règlement lié à un procès intenté avant que Musk n’en prenne le contrôle en 2022 (qui était alors Twitter). « C’était une bonne affaireIt was a bargain », a plaisanté Trump, tandis que Musk a expliqué ne pas être intervenu directement, laissant ses avocats gérer l’affaire. Ce règlement fait suite à la suspension du compte de Trump après les événements du 6 janvier 2021.
Sur un ton plus léger, Musk a raconté une anecdote sur Neuralink, décrivant comment un patient tétraplégique avait retrouvé une certaine autonomie grâce à cette technologie.
Controverse dans l’espace
Certaines affirmations ont suscité des doutes. Trump et Musk ont accusé l’administration Biden d’avoir voulu abandonner les astronautes Butch Wilmore et Suni Williams sur la Station spatiale internationale (ISS) pour des raisons politiques.
« Il allait les laisser dans l’espaceHe was going to leave them in space », a affirmé Trump, alors que Musk a ajouté : « Ce n’est pas bienThat’s not right ».
En réalité, ces astronautes étaient bloqués depuis juin 2024 à cause de problèmes techniquesfuites d’hélium et problèmes rencontrés avec des propulseurs sur le vaisseau Starliner de Boeing, puisque la NASA n’a pas voulu prendre le risque de les faire revenir à bord d’un vaisseau défectueux. Leur retour est prévu pour mars 2025 via une mission de SpaceX.
Une vision commune pour l’avenir
L’entrevue s’est conclue sur une note optimiste, Trump a vanté les prouesses de SpaceX, saluant les fusées qui « reviennent et atterrissent comme si on attrapait un bébécome back and land like you’re catching a baby », tandis que Musk soulignait l’impact potentiel de DOGE sur la vie quotidienne des Américains. Malgré les critiques croissantes, Trump et Musk se disent convaincus de la nécessité de poursuivre leurs efforts.
Cette première interview conjointe a non seulement renforcé leur alliance sur la scène publique, mais a également ravivé le débat sur le rôle inédit d’un magnat de la technologie au sein de l’administration Trump. Alors que le DOGE poursuit ses objectifs audacieux, les yeux des États-Unis – et du monde – restent rivés sur ce duo hors du commun.
